La Journée nationale des Métiers

Le 28 novembre 2017 a eu lieu la Journée nationale des Métiers.
Cet événement a accueilli plus de 200 participants au Pavillon Dauphine à Paris.
Organisée par le DLR, la reprise et l’avenir étaient les sujets à l’ordre du programme.
Revenons sur la situation et les perspectives du marché dans sa globalité.

Journée nationale des Métiers : baromètre conjoncturel 3° trim. 2017 (source DLR)

Pour la première fois depuis six ans, le PIB économique a dépassé les 2%.
L’accroissement de la production a ralenti mais les fondamentaux du secteur restent solides.

Les créations d’emplois se poursuivent, les défaillances d’entreprises diminuent et les carnets de commandes continuent à se remplir.

La dynamique de reprise engagée dans le BTP bénéficie aux fournisseurs de matériel. Le chiffre d’affaires a observé une croissance à deux chiffres dans la vente de matériel de chantier (23% sur un an) et une progression dans la location (7%).
Le redressement des principaux secteurs clients et l’accélération des échanges extérieurs nourrit la demande de matériel de manutention: le chiffre d’affaires des fournisseurs a progressé de 6% sur un an, ce qui traduit un niveau d’activité soutenu.

2017 aura été l’année des accélérations selon le DLR.

Focus sur la location de matériel BTP

La journée nationale des métiers a souligné que la location de matériel de BTP profite de la reprise dans le bâtiment.
Le chiffre d’affaires des loueurs a progressé de 7% sur un an, soit une croissance toujours plus vigoureuse malgré le fléchissement observé depuis le début de l’année.

L’amélioration du taux de rotation reste le premier facteur explicatif de la hausse du chiffre d’affaires.
Effectivement, le taux de rotation du parc s’est établi à 43% en moyenne, quasiment au même niveau que le trimestre précédent.

Selon l’étude réalisée par le DLR, l’activité à venir pour ce quatrième trimestre devrait rester soutenue.

L’emploi total devrait légèrement continuer à progresser au quatrième trimestre et concernerait notamment des emplois en CDI.

Distribution et location de matériel de manutention

Comme pour la location de matériel BTP, l’activité pour la location et la distribution de matériel de manutention reste vigoureuse.
Par ailleurs, la journée nationale des Métiers a révélé que le chiffre d’affaires des distributeurs et loueurs de matériel de manutention a continué de progresser à un rythme soutenu.

La croissance a profité à l’ensemble des segments d’activité d’après les éléments transmis lors de la Journée nationale des Métiers.
Les ventes de matériel expliquent un peu plus du quart de la croissance du chiffre d’affaires :
– Vente matériel neuf : hausse de 3% sur un an
– Vente matériel occasion : croissance dynamique de 17% sur un an

Le dynamisme de l’activité a également entraîné les autres segments comme la maintenance, en hausse de 2% ou les activités annexes en hausse de 14%.

La confiance des chefs d’entreprise reste forte en ce qui concerne la poursuite d’une activité soutenue au quatrième trimestre. De même que la location de matériel BTP, les créations d’emplois dans la profession devraient se poursuivre. Les mécaniciens sont les postes les plus recherchés à 64%, vient ensuite les postes administratifs avec 18% puis les commerciaux à 9%. L’investissement dans le secteur de la manutention devrait continuer à croître malgré la fin du dispositif de suramortissement exceptionnel.
Les intentions d’investir corrèlent avec le regain de confiance des chefs d’entreprise.

Conjoncture dans le bâtiment et perspectives à venir

Selon l’étude de la Fédération française du bâtiment, le logement neuf connaîtrait les évolutions suivantes :

Pour le non résidentiel neuf:

En ce qui concerne le prix, les coûts, les trésoreries et les résultats, il y a une légère amélioration des prix bâtiment, ce qui bénéficie un peu aux trésoreries mais pas encore véritablement aux marges.

Journée nationale des Métiers et perspectives dans le bâtiment

Au niveau des perspectives, le contexte institutionnel est en demi-teinte selon les dires issus de la Journée nationale des Métiers.

Tout d’abord, l’amont du marché inquiète un peu car il y a un tassement dans la promotion immobilière et un tassement de la reprise aussi chez les CMIstes.

Cependant, le bâtiment est moins pénalisé qu’initialement prévu. On trouve une série de réformes structurelles intéressantes (simplification normative et réglementaire, lutte contre les recours abusifs…).

La FNTP a également communiqué son étude du marché

La Fédération nationale des travaux publics a indiqué que la période 2017 à eu un redémarrage plus lent qu’espéré. Certains signaux sont cependant passés au vert.

Les grandes lignes de cette étude
NB : les statistiques sont calculées sur les 9 premiers mois de l’année (Janvier-Septembre 2017/ Janvier-Septembre de l’année 2017)

2 grandes parties sont analysées dans cette étude :

2017 et son redémarrage plus lent qu’espéré mais avec des signaux qui passent au vert
Les perspectives 2018 représentant l’année de l’amplification de la hausse de l’activité

Analyse 2017

-Plus de 1/5 de chiffre d’affaires sont perdu dans les travaux publics.
-La situation s’améliore lentement avec -0.2%.
-Les prises de commandes sont bien orientées avec +7.6%. L’effet « Grand Paris » rentre en compte.
-Les appels d’offres des marchés publics repartent à la hausse avec + de 3.2%.
-L’optimisme des chefs d’entreprise est de retour. Ils sont plus confiants quant à leurs perspectives d’activité à court termes.
-Les carnets de commandes sont mieux orientés et cette opinion est partagée peu importe la taille des entreprises.
-Il y a un redémarrage de l’intérim avec + de 3.9%.
-La stabilisation des effectifs a un point bas. La moyenne des effectifs ouvriers permanents a diminuée de 0.2%.
-Le solde des effectifs futurs remonte et dépasse sa moyenne de longue période. Le besoin de main d’œuvre redevient la principale contrainte de production :

En 2018, ce sera l’année de l’amplification de la hausse de l’activité

Concernant les perspectives, l’étude indique un impact pour les collectivités locales avec la loi de programmation 2018-2022 et PLF 2018.
-Les collectivités locales vont connaître une évolution des dépenses de fonctionnement de +1.2% par an en moyenne au lieu de 2.5% (en valeur), soit une économie de 2.6Md € par an et 13 Md € en 5 ans (étant exprimé en valeur, cela comprend donc l’inflation). Il y aura par conséquent une limitation des dépenses.
-En ce qui concerne l’investissement des collectivités, il y a une tendance d’un cycle électoral mais moins marqué qu’habituellement pour les années de croissance.
De plus, il y a une volonté d’accroître la part de l’épargne brute dans le financement de l’investissement et de réduire l’endettement.

En volume, il y a donc une légère baisse des dépenses de fonctionnement et une hausse de l’investissement en 2018-2019 puis une baisse entre 2020 et 2022.

-Pour l’investissement local, on anticipe une reprise modérée en 2017 et 2018.
PLF 2018 : prévision d’évolution de l’investissement local en valeur de + 2.9% en 2018
Les éléments de contexte 2017-2018 sont :

L’entrée dans la phase la plus favorable du cycle de l’investissement communal
La fiscalité économique dynamique qui compense la baisse des dotations (CVAE, DMTO)
Les dépenses de fonctionnement maîtrisées
La restauration de marges de manœuvre : progression de l’épargne brute

-Pour ce qui est du budget 2018 de l’Agence de financement des infrastructures de transport (AFITF),
le budget est insuffisant pour les grands projets. Le budget est en effet déséquilibré à terme. Ce dernier est annoncé à 2.4 Md€ pour 2018 alors que le besoin de financement annuel minimum est compris entre 3 et3.5 Md€.
Ce budget 2018 est orienté vers la régénération et les transports du quotidien. Il y a un « déplafonnement » partiel de l’affectation de TICPE.
-Enfin, l’étude porte sur l’analyse de la société du Grand Paris et les autres grands opérateurs.

Dans cette partie, on constate des investissements « dopés » par le Grand Paris auprès des grands opérateurs, ce qui entraînera une hausse soutenue en 2018.

En ce qui concerne le secteur privé et le bâtiment, il y a une accélération du logement neuf et une bonne dynamique du non résidentiel. On constate +15.2% pour les permis de construire du logement neuf et +17.1% pour les mises en chantier de logements neufs (entre septembre 2016 et août 2017).
Pour les permis de construire de locaux, il y a une hausse de 6.5% et pour les mises en chantier de locaux, +3.4%.
On revient alors sur ce que signalait FFB avec une reprise confirmée en 2017 à +4% et une poursuite de la croissance en 2018.

Enfin, vous trouverez ci-dessous, la synthèse par maître d’ouvrage pour 2018: